Février 1951 —
Le jour de ma naissance, mon paternel était le plus heureux du monde, jusqu'au moment où la médicomage lui annonça que son héritier tend désiré était en réalité une fille. Je peux comprendre sa déception, voilà cinq année qu'ils essayaient d'avoir un enfant pour finalement ne pas en avoir un qui perdura le nom si prestigieux de ma famille.
Cependant, quand ses yeux ont croisé mes petites prunelles bleues, il ne pu retenir un sourire. D'après ma mère ce fût l'un des rares jours jour où Alistair Croupton se permit d'afficher un sourire heureux. C'est donc ainsi que moi, Jules Dawne Croupton vu le jour, le 14 février, date romantique aussi bien pour les sorciers que pour les Moldus.

Comme tout nouveau né, je ne garde en souvenirs de cette époque que les rares photographies qui ornent la Bibliothèque du manoir. Une autre époque, plus légère et joyeuse.

Il me semble qu'une mise au point s'impose, autant clarifier les choses. Croupton ? Oui, je ne doute pas que mon nom sonne comme connu à vos pauvres petites oreilles. Ma famille s'est fait un nom dans le monde des sorciers depuis des années, voir des générations. Fidèle partisane de la pureté du sang, ma famille ne s'est jamais cachée de maintenir des traditions qui pourraient paraitre d'un autre temps pour certains... Mon cher père, Alistair Croupton est un membre respectable au sein du Magenmagot. Ma mère, Katherine était la fille unique d'une ancienne famille de sang pur d'origine américaine. Comme c'est souvent le cas, je ne suis pas le fruit d'un mariage d'amour, mais plutôt celui d'un mariage arrangé. J'ignore s'ils se sont un jour aimés, et en réalité je m'en moque, car cela n'a plus d'importance.

Juin 1958 —
« Vous pleurez mère, vous voulez que j'appelle Baas ? »

Voilà trois ans qu'on me promettait un petit frère et à l'époque j'étais trop jeune pour comprendre que ma mère venait de perdre une seconde fois l'héritier tend attendu par mon père. Par innocence je pensais bêtement que faire venir notre elfe de maison réglerait le problème, car du haut de mes sept ans, je pensais que c'était le rôle des elfes : s'occuper des trucs inutiles et des problèmes... Ce n'est pas entièrement faux, en soit.
Je sens encore la douce main de ma mère sur mon visage. Ce geste tendre était comme un appel à l'aide, un besoin pour elle de se réconforter de la perte qu'elle venait une nouvelle fois de subir.

« C'est de ma faute, j'ai fait une bêtise ? »

Je n'avais encore jamais vu ma mère en larmes et j'étais persuadée d'être la cause de ses maux. J'étais proche de ma mère, elle était toujours présente pour moi, elle ne se gênait pas de montrer ouvertement son affection pour moi, contrairement à mon père qui par pudeur et fierté préférait tout garder pour lui.

Les magnifiques yeux bleus de ma mère rencontrèrent les miens et alors qu'elle allait me répondre, mon père entra précipitamment dans le salon. Son regard de marbre se posa sur moi et il n'avait beau rien laisser paraitre, j'eus le temps de percevoir de la colère en lui.

« Jules, montes dans ta chambre. »
« Mais... Père, je.. »
« Ne discute pas. »

Lançant un dernier regard à ma mère, je ne me fis pas prier pour quitter la pièce. Je n'avais et je n'ai toujours pas peur de mon père, mais j'éprouve un grand respect pour lui. C'est un homme important et pendant des années il a soutenu ma mère dans sa maladie. Il aurait pu être plus présent, certes, mais nous avons tous une façon différente de gérer les choses, même maintenant je ne lui en veux pas. Il n'a pu avoir de fils, alors je ferrais tout pour être sa fierté.

Du haut de ma chambre ce jour-là, j'entendis mon père se disputait avec ma mère... Enfin, c'était surtout mon père qui criait, ma mère ne prenait même pas la peine de répondre. Je pense qu'elle s'en foutait, qu'il pouvait brailler autant de temps qu'il voulait, ses mots ne l'atteignaient même pas. Ce beau jour de juin marqua le début de longues conversations à sens unique, ma mère avait beau être là physiquement, mais psychologiquement une partie d'elle était déjà partie bien loin.

Octobre 1959 —
Cela faisait un an que ma mère avait été diagnostiqué dépressive, les médicomages harcelaient mon père pour qu'elle soit internée à Saint-Mangouste, mais il s'y refusait catégoriquement. Une Croupton à Sainte-Mangouste, les ragots en tout genre fuserait et ruineraient la réputation de notre famille. Officiellement, ma mère était atteinte d'une maladie rare qui l'empêchait d'être présente au quotidien et elle devait rester alité au lit... Officieusement, ma mère se mourrait à petit feu dans un monde de silence qu'elle seule comprenait. J'ai toujours trouvé les traitements des médicomages inutiles et inefficaces.

L'ambiance dans le manoir était devenue pesante, je trouvais la demeure, trop calme, trop lisse, trop secrète aux yeux des autres. Je restais pourtant là impassible, venant tous les matins faire la lectures des nouvelles à ma mère dans l'espoir qu'un jour elle me réponde.

Février 1962 —
Quand je reçus ma lettre pour Poudlard, ma première réaction fut de descendre annoncer la nouvelle à mon père qui l'accueillit sans véritable surprise. Il était normal qu'une Croupton aille à Poudlard, je n'allais pas rester toute ma vie dans le manoir. Alors, après ce bref échange je filai vers les appartements que ma mère occupait depuis quelques années. Ses yeux ne se posèrent sur moi que lors que je lui pris la main :

« Mère, regardez. Je vais aller à Poudlard, je vais devenir une grande sorcière. »

Aucunes réactions. Je m'approchais alors près de son oreille et dans un murmure déterminé, je prononçais des paroles qui changèrent à jamais ma vie, moi la petite héritière qui voulait jusqu'à présent suivre les traces de son père au Magenmagot.

« Je vous promets que je ferais tout pour trouver un remède, je vous soignerais mère. »

Posant alors un léger baiser sur son front, je quittais les lieux d'un pas décidé.

Juillet 1967 —
Mes buses brillamment réussis, je me retrouvais coincée dans le salon familial, entre mon paternel visiblement insatisfait et la fenêtre donnant sur le jardin.

« Un avenir prometteur t'attend, un bon mariage, une belle carrière au sein de mon département. Et tu veux soigner ? Aider ces immondes sangs-impures ...  »
« Vous ne comprenez pas, je me moque des Sangs de Bourbes, ils peuvent mourir la bouche ouverte je ne bougerais pas le petit doigt pour eux. Ils ne seront pas dignes de mes compétences. Je veux me consacrer à la recherche »

Son regard en disait long sur ce qu'il pensait de la situation et pourtant je détectais un fond de compassion, mon père savait pertinemment ce qui me motiver. Nous partagions la même blessure.

Deux semaines plus tôt, fatiguée de vivre ma mère avait quitté ce monde. Alors que je venais lui faire la lecture des nouvelles, je n'avais pas réussi à la réveiller avant que Baas, n'aille quérir mon père. Par fierté, nous n'avons versé aucune larme.
Devrais-je dire que son absence me manque ? Voilà des années que ma mère n'était plus présente.. Je ressentais du soulagement de la savoir enfin libérée, elle n'était plus emprisonnée dans un corps trop lourd pour elle. Elle avait trouvé la liberté, tandis que moi je perdais en partie la mienne. Mon avenir semblait déjà tout tracé.

Septembre 1969 —
Une nouvelle année, un nouveau choix, de nouveaux problèmes. Je lisais tranquillement dans le Poudlard express quand des premières années d'origine Moldus passèrent devant la porte de notre wagon. Ces abrutis s'émerveillaient devant les chocogrenouilles, lançant un bref coup d'oeil à mes camarades, je pointais déjà ma baguette sur eux, prête à me divertir devant tant d'innocence et d'impureté. J'allais ouvrir la bouche quand Susan m'agrippa le poignet.

« Laisses-les, Croupton. Ils ne sont même pas encore répartis, qu'ils profitent un peu. Tu feras joujou plus tard. »
« Je t'interdis de me toucher ou de me dire ce que je dois faire. Dire leur de foutre le camps alors, ils m'empêchent de lire. »

Je finis par laisser tomber mon bras, ils avaient eu de la chance. L'insouciance m'agace particulièrement, tout comme s'émerveiller devant les choses de notre monde, cela vous fait passer pour plus débile et simple d'esprit qu'aux choses.



Mes années au château se suivent, mais ne se ressemblent pas. Depuis le décès de ma mère je ne rentre qu'au manoir familial qu'aux vacances d'été. L'air est plus vivable au château et bien que j'aime mon père, je ne l'ai pas sur le dos. A chaque retour, j'ai le droit aux remarques sur mon parcourt ou sur mon mariage qui se fera une fois mes études terminées... heureusement, il me reste encore quelques années de liberté.

De quoi détesterais-tu le plus qu'on te traite ?:  De faible, certains pensent trop souvent à mon goût que je suis une pauvre petite chose fragile...et ils découvrent souvent qu'ils ont tords, à leur dépend.

L'aube ou le crépuscule ?: Le crépuscule, car un nouveau jour qui se lève est trop souvent signe de nouveaux problèmes.

Un Moldu t'aborde en pleine rue en te lançant qu'il est persuadé que tu es un sorcier ou une sorcière. Que fais-tu ?: Déjà, il est peu probable qu'un Moldu m'aborde, ma famille ne me permettrait jamais de les côtoyer, et je le comprend parfaitement. J'ignorais donc certainement ce Moldu.

Qu'est-ce que tu as le plus hâte d'apprendre à Poudlard ?: Beaucoup de choses, mais surtout : Les potions, les potions et encore les potions. J'assimile le fait qu'un bon potionniste, fera à tous les coups un bon médicomage.

Que préférais-tu?:A dire vrai, aucunes des propositions, je me contre fous de se qu'on pense de moi... Mais bon si les autres me craignent au moins ils me fichent la paix, non ?

Quel chemin te tente le plus?: Le petit sentier tortueux jonché de feuilles mortes qui s'enfonce à travers les bois.

Sous quel nom préférerais-tu entrer dans l'histoire ?: La Grande.

Un détraqueur a réussi à pénétrer dans l'école, comment réagis-tu ?: N'ayant pas spécialement envie qu'un Détraqueur aspire mon âme, j’essaierais de m'en débarrasser si le hasard, en amène un sur ma route. Mais je ne partirais clairement pas à la chasse au Détraqueur. Mes petites connaissances en médecine et mon sang froid pourraient par contre être utiles, car la panique envahirait le château, même si j'estime que certains élèves n'en seraient pas dignes.  

S'il te fallait faire un choix, préférerais-tu inventer une potion te garantissant: La sagesse, histoire que certains ouvrent un peu moins leur bouche sans savoir.

Le noir ou le blanc?: Noir, il est plus facile de se cacher dans l'obscurité.