On ne peut pas toujours savoir d'où l'on vient. Enfin bien évidemment on est tous issu d'un spermatozoïde et d'un ovule mais ce qui n'est pas toujours possible de savoir c'est à qui appartient l'un et l'autre. Et dans mon cas c'est un grand mystère. Je sais que je suis née le 15 août 1949 à Belfast en Irlande mais ça s'arrête là. Je fus placée quelques temps plus tard chez les Madden. Couple adorable qui m'a accueilli en me donnant un foyer et l'amour d'un père et d'une mère. Je ne comprenais pas pourquoi mes parents, les biologiques avaient décidés de me confier à eux, ni même si ils l'avaient vraiment voulu. Car oui, les Madden n'avaient aucuns souvenirs d'eux. Juste que j'étais là et que je venais bien de quelque part. Mrs Madden était de sang mêlée. Une belle jeune femme avec un visage angélique et un coeur énorme. Elle était fleuriste et savait nous parler grâce au langage des fleurs. La maison sentait toujours bon. Mr Madden est un cracmol, un homme assez robuste travaillant comme vétérinaire. Il aime les animaux et ça se sent dans la vie de la famille. Depuis toute petite j'ai été entourée d'animaux, de chats, de chiens, d'oiseaux, de lapins, de hamster et j'en passe. Ils m'aidaient à ne pas me sentir seule. Même si ce ne fut pas le cas bien longtemps. Mrs Madden est tombée enceinte. Je n'avais que 2 ans à l'époque mais on m'avait expliqué que j'aurai un petit frère ou une petite soeur bientôt. Mais le jour où elle accoucha, Mrs Madden ne revient pas de l'hôpital. Léo ne connaîtrait jamais sa mère.

On avait appris à vivre avec cette perte. On pensait que j'étais trop petite pour comprendre mais non. Peut être qu'inconsciemment je ne pouvais pas exprimer mes sentiments oralement, mais mon corps s'en chargeait pour moi. Mr Madden ne comprenait pas pourquoi mes cheveux étaient tout à coup devenus noir charbon alors que je suis née avec une tignasse rousse. Il ne se doutait pas tout de suite de l'origine de ce brusque changement. Ce fut seulement lorsqu'il me vit avec Léo qu'il comprit. Pour faire sourire mon petit frère je faisais le pitre mais sans m'en rendre compte, mon visage changeait se transformant en animal ou juste de couleurs. Et mes cheveux n'étaient pas étrangers à tout ça. Ils suivaient le même parcours. Mr Madden su à ce moment là que je venais moi aussi du monde sorcier. Comme sa famille et celle de sa défunte femme. Une nouvelle responsabilité lui était confiée, celle de me protéger dans le monde moldu pour ne pas qu'ils découvrent ce que je suis. Ma particularité magique ne me permettait pas de passer inaperçu et il l'avait bien compris. Il m'aidait au fil du temps à contrôler cette faculté. Mais le temps que j'y arrive il décida de me couper les cheveux courts pour ne pas que ça puisse être trop décelable. A l'école on me traita de garçon mais je m'en fichais. Ca me passait au dessus tout ça. Je me concentrais sur mes études et sur ma famille.

Mon père m'avait expliqué au fil du temps tout ce que je devais savoir sur le monde des sorciers. Il se doutait que je recevrais ma lettre à mes 11 ans et il n'avait pas tort sur ce point. J'étais en train de souffler sur mes bougies lorsqu'une lettre arriva. Celle de mon admission à Poudlard. J'étais heureuse et ne tenait pas en place, sautillant comme ci j'étais sur des ressorts. Léo était content pour moi aussi et j'espérais qu'il pourrait me rejoindre. J'avais autant peur d'aller dans cet école que j'étais impatiente de la découvrir. Les challenges ne m'ont jamais effrayé. Etant née en août, je n'avais pas attendu longtemps après mon anniversaire pour aller faire mes achats pour la rentrée. Sur le chemin de traverse j'avais mes yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. C'était la première fois que j'y mettais les pieds et j'étais impressionnée par toutes les couleurs et l'animation qu'on pouvait y trouver. Je prends un plaisir fou à cocher chaque chose de ma liste que j'ai déjà acheté, remplissant nos mains de paquets en tout genre. J'avais déjà lu énormément sur l'école, mon père ayant gardé des collections familiales. Nous voici devant le magasin de Madame Guipure. Etape essentielle pour moi, acheter ma robe de sorcière. L'immensité du magasin, la magie qui s'en dégageait et cette petite femme avec son grand sourire me calmèrent un peu. Elle me mesura et me donna une robe à aller enfiler. Ne me faisant pas prier je me diriges vers l'endroit qu'elle m'avait indiqué et enfilais le tissu soyeux. " Aiiiie." entendis-je alors derrière moi. Cherchant d'où provenait cette voix, je tombais une jeune fille visiblement qui se débattait avec sa robe. Elle était coincée dedans les bras bloqués au dessus de sa tête. " Attends ne bouge pas. " lui dis-je en faisant descendre sa robe le long de son corps pour faire apparaître enfin sa tête. Je restais figée quelques instants. " Tiens salut. " lançais-je à Ellie. Je ne savais pas trop comment réagir avec elle. On avait été dans la même classe cette année et on ne pouvait pas dire qu'on s'entendait très bien. Et là je la retrouvais ici. " T'es une sorcière toi aussi ? " Je lui souris avant de retirer mes cheveux de l'arrière de ma robe. " Il faut croire que oui. " Je sortis de là pour aller montrer à mon père ma tenue. Du coin de l'oeil je ne pouvais m'empêcher de l'observer. Au fond de moi j'étais contente d'avoir trouvé quelqu'un que je connaissais. Même si j'aurai préféré que ce soit quelqu'un d'autre.

J'étais à présent en 4e année. Avec Ellie on était devenue inséparable. Jamais on n'aurait pu croire que l'on ne s'aimait pas au départ. Lorsqu'on me croisait elle n'était jamais bien loin derrière et inversement. L'année dernière avait été une sorte de virage dans ma vie. J'étais tombée amoureuse. Enfin du moins j'avais eu un coup de coeur. Elle s'appelait Alison et était avec moi en cours de potion. Un jour on s'était retrouvée à devoir partager notre paillasse et sa main avait frôlé la mienne. Ce n'était pas grand chose mais mon coeur avait sursauté dans ma cage thoracique. J'avais vu dans ses yeux que c'était la même chose mais ni l'une ni l'autre n'en avions parlé. Et je l'avais regretté car quelques semaine après elle s'était mise en couple avec un mec à peine assez intelligent pour savoir son prénom. Je ne lui en avais pas voulu mais sans le savoir je venait de vivre ma première peine de coeur. Du coup cette année, j'avais décidé de ne pas laissé passer ma chance. J'avais rencontré Océane sur le terrain de Quidditch alors que je venais m'entraîner. J'avais réussi à me faire accepter dans l'équipe mais je voulais pas être à la ramasse. Alors je ne lésinais pas sur mes heures d'entraînements. Et ce jour là elle était là. On s'était entraînées ensemble, une fois, deux fois, trois fois, jusqu'au moment où on ne comptait plus. Plus je passais du temps avec elle plus je l'appréciais. Ne voulant pas refaire la même erreur qu'avec Alison, je lui avais avoué mes sentiments. Et à ma grande surprise ils étaient réciproques. De là s'installa une douce romance entre nous qui dura 2 ans. Tout ne fut pas rose entre nous et notre rupture n'en était qu'un preuve parmi tant d'autres. Océane ne s'assumait pas, n'assumait pas notre relation. Elle voulait qu'on se cache, qu'on garde ça secret mais ce n'était pas dans mon tempérament. J'essayais tant bien que mal de l'aider à surmonter tout ça mais je n'y suis pas arrivée. Et un soir d'orage, ça éclata entre nous tout comme le tonnerre qui gondait autour. Elle n'y arrivait pas et je n'en pouvais plus de ses excuses. La dispute de trop, j'enfourchais mon balai et la laissais là. Sans savoir que notre relation n'était pas la seule chose à laquelle je disais au revoir ce soir là.

Assise dans mon lit j'observais mes jambes, c'est morceaux de moi qui ne me comprenaient plus. Voler lors d'un orage n'avait pas été très judicieux et j'y avais perdu l'usage de mes jambes. Problème mécanique, quelque chose d'abstrait. J'avais mis quelques semaines à accepter mon état et j'avais décidé d'en faire ma force. Il était hors de question qu'un fauteuil roulant m'empêche de vivre. Enfin pas totalement. Je n'avais pas perdu que Océane ce soir là, j'avais abandonnée Ellie également. Je ne voulais pas que ma meilleure amie me voit dans cet état là, qu'elle prenne pitié de moi. Tout comme la pitié que je pouvais voir dans les yeux de certains. Pour moi il était hors de question d'avoir recourt à la magie pour me remettre d'aplomb. Mon père était contre et de toute façon ce n'était pas sur que ce soit quelque chose de "réparable". Mais tant pis je vivrais avec. C'était dans mon tempérament. J'affrontais la vie avec tout autant de philosophie et de courage qu'avant.

Je suis à présent en dixième année, suivant un cursus de médecine magique. Voilà 4 ans à présent que je déambulais dans les couloirs de Poudlard avec mon fauteuil. Bien évidemment ce n'était pas évident pour les escaliers mais j'étais assez astucieuse pour me débrouiller et évoluer dans l'école. Le fait d'être métamorphomage se révélait être très utile lorsqu'on souhaitait se cacher de quelqu'un. Ellie n'avait pas connaissance de mon accident et depuis je me cachais d'elle, changeant mon visage ou ma couleur de cheveux lorsque je la croisais dans les couloirs. La seule personne qui avait connaissance de mon histoire du début à la fin était Léo. Il m'avait rejoint à Poudlard et bien heureusement. Je continuais de le protéger ici même si sa stature faisait qu'il était forcément plus à même de se protéger que moi dans mon fauteuil. Je ne me prive de rien, je vis ma vie à fond san splus me prendre la tête pour des petits soucis du quotidien. Mon handicap m'a fait grandir rapidement mais au final c'est loin d'être quelque chose de négatif.

De quoi détesterais-tu le plus qu'on te traite ?: Femme à roulettes

L'aube ou le crépuscule ?: Aube

Un Moldu t'aborde en pleine rue en te lançant qu'il est persuadé que tu es un sorcier ou une sorcière. Que fais-tu ?: Je rigole avant de dire qu'il délire complètement. Comment pourrais-je être une sorcière en fauteuil roulant ? Si j'avais des pouvoirs je m'auto soignerai.

Qu'est-ce que tu as le plus hâte d'apprendre à Poudlard ?: Les sortilèges et pouvoir mieux appréhender la métamorphose.

Que préférais-tu?: Que les autres te fassent confiance.

Quel chemin te tente le plus?:  Le petit sentier tortueux jonché de feuilles mortes qui s'enfonce à travers les bois.

Sous quel nom préférerais-tu entrer dans l'histoire ?:  L'intrépide

Un détraqueur a réussi à pénétrer dans l'école, comment réagis-tu ?: Je lui fais face. Ils ne me font pas peur, je suis plus forte qu'eux.

S'il te fallait faire un choix, préférerais-tu inventer une potion te garantissant:  La sagesse

Le noir ou le blanc?: Noir