Petit garçon trop pâle. Nouveau né qui a oublié de respirer lorsque le monde l'a avalé. Bébé qu'il a fallu arracher aux ténèbres pour que l'air pénètre ses poumons et que la vie le garde dans ses bras. Cette vérité, tous les Malefoy la connaissent, Hades est mort quelques secondes avant de revenir à la vie, et c'est la raison des deux prénoms dont on l'a affublé. Tous deux ont un rapport avec la mythologie, le premier, le Seigneur des Enfers, le second, un héros s'y étant rendu et qui en est revenu. Fils unique il est né, fils unique il est resté, lui qui n'avait que deux sœurs pour toute fratrie, héritier légitime que l'on fiança trop rapidement, avant même qu'il ne sache ce qu'épouser quelqu'un signifiait, ne serait-ce que dans l'acte de passer l'anneau. Et puis il s'en fichait au fond, il préférait découvrir le monde, s'amuser comme tout le monde pensait-il. Joyeux, souriant... à des kilomètres de ce qu'un Malefoy devrait être, mais ce n'était qu'un enfant. Un petit garçon, qui dès qu'il fut capable de faire des phrases, attira des regards suspicieux à son encontre... il disait des choses étranges, des choses qu'un gamin ne devrait pas savoir dire. Alors Monsieur et Madame Malefoy ont commencé à penser que son petit détour dans la mort lui avait peut-être embrouillé le cerveau et que leur fils était fou. Inutile de répandre la nouvelle... ils firent venir des psychomages dans leur manoir... habitation que le petit garçon ne quitta pas. Scientifiques tenus au secret de ne pas révéler que le seul héritier était fou... parce qu'il l'était, sans conteste. Hades avait beau dire que non, il avait beau vouloir hurler, on ne l'écoutait pas, puisque ce n'était que sa folie qui parlait. Alors, petit à petit, il s'est renfermé, plus secret, plus solitaire, plus... ironique. Ses sourires ont disparu en même temps que sa joie de vivre, lui, celui qui savait reconnaître l'accusation tacite de sa folie dans les regards de sa famille. Il fallut attendre quelques années de plus pour que les psychomages commencent à émettre une hypothèse différente, et ses huit ans pour que celle-ci soit vérifiée et avérée : il était voyant. Mais ce n'était pas dans leur sang, impossible, même si n'importe qui pourrait pourtant l'assurer, pour les parents, il n'était question que d'un legs de son petit passage aux enfers... Alors peut-être n'est-ce pas si surprenant qu'il soit doté du troisième œil. Intuitions qui lui collent à la peau, tel un sixième sens, il sent quand on l'observe, il parvient à éviter des gestes qu'il n'aurait jamais pu prévoir, et il fait ces prédictions trop précises. Celles qui par la suite attireraient l'attention du seul être qui aurait sans doute dû ignorer l'existence de ce secret si jalousement gardé. Mais l'histoire n'en était pas encore là.

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11 ans, l'âge qui l'avait prédestiné à entrer à Poudlard, détail qui n'avait même pas été remis en doute, plus précisément depuis la certitude qu'il avait été touché par le troisième œil, ce qui en faisait assurément un sorcier. Il avait passé 8 ans à l'abri des regards, 8 ans à grandir avec pour tout univers le domaine des Malefoy. Puis il avait pu entrevoir le monde, et aujourd'hui, c'était sur ce quai qu'il se trouvait, celui où nombre de parents accompagnaient leurs enfants et se montraient particulièrement attachés à eux. Enfin à quelques exceptions reconnaissables comme étant des sangs purs trop élégants pour montrer une quelconque émotion en public, et les Malefoy ne faisaient pas exception, plus encore en ce qui concernait Hades. C'était comme s'il y avait ce fossé, cette crevasse, ce cratère, ce ... qui s'étirait entre eux, alors que l'adolescent se conduisait avec cette juste distance et la rancune tenace d'avoir été considéré comme étant fou. C'est si long une enfance toute entière à être considéré comme une tare, et encore à cet instant, il croisait ces regards appuyés sur le fait qu'il était différent. Mais il ne l'avait pas choisi, il était né ainsi, lui, le sang pur aux cheveux trop pâles et aux yeux de glace. Droit, il inclina son visage en direction de ses parents. « Je saurai vous rendre fiers. » furent les seuls mots qu'il leur adressa, le seul geste qu'il leur destina avant de pivoter sur lui-même et de pénétrer à l'intérieur du wagon. Sans doute y aurait-il toujours cette distance, que ce soit en privé ou en public, parce qu'il y avait eu le passé, ces années où ils l'avaient caché dans l'espoir de l'arracher à la folie, et la sentence était autre et différente. Lui s'en moquait bel et bien, cela n'avait quasiment rien changé à son existence, à ceci près qu'il avait enfin pu quitter le domaine familiale, mais ce qu'il était devait rester un secret. Inutile de le lui dire deux fois, étant donné la réaction des siens, il ne comptait très certainement pas pousser le vice jusqu'à s'exposer à nouveau. Ce fut ainsi qu'il pénétra à l'intérieur d'un compartiment vide et alla s'installer près de la vitre, non pour regarder en direction de ses parents, mais pour pouvoir laisser son esprit vagabonder. « Tu es un Malefoy, pas vrai ? » fit une voix dans son dos, le laissant regarder le reflet dans la vitre, plutôt que l'élève visiblement d'un âge semblable au sien qui s'avançait dans le compartiment. « T'as deviné tout seul ? » répliqua Hades avec ironie, puisqu'il n'était pas bien compliqué de différencier un Malefoy d'un autre élève, les cheveux blancs cela ne courraient pas vraiment les rues, à quelques exceptions près, et puis il avait dû voir ses parents sur le quai. Il n'y avait donc là rien d'exceptionnel. Pourtant, loin de rebuter celui qui n'était pas entré seul et qui s'installa face à lui... le train s'ébranla, et la conversation se poursuivit.

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« Tu vas enfin pouvoir me rendre fier, Hades, comme tu le souhaitais. » disait son père, juste avant qu'ils transplanent ensemble depuis pré-au-lard. Cette sortie avait quelque chose d'étrange, parce qu'il pouvait sentir l'impatience de son paternel, et ce regard presque de convoitise qu'il déposait sur lui. C'était bel et bien la première fois que Monsieur Malefoy le regardait de cette façon, ou plus précisément qu'il le regardait sans avoir l'impression de lui reprocher ce qu'il était, cette tare que personne ne devait apprendre. Les Malefoy ne parvenaient peut-être pas à comprendre le genre d'avantage que cela pourrait occasionner, l'adolescent lui-même refusait de l'admettre, préférant tenter de comprendre ce que c'était pour mieux l'éradiquer. Mais il semblait que la voyance ne pouvait disparaître, que c'était une question de gène, que cela était gravé dans chaque cellule de son être. Alors tant pis, il s'y était fait à cette constatation, lui qui se contentait d'accuser les visions, les prophéties, de renoncer à toute idée de grimper sur un balai, ou même toute activité qui réclamerait son entière attention de tous les instants, parce que cela pourrait lui coûter cher si une vision se déclenchait au mauvais moment. Il ne contrôlait rien, il ne maîtrisait rien. « De quoi voulez-vous parler père ? » demanda Hades une fois qu'ils réapparurent au dernier endroit, et à ce qui semblait être leur destination. Il n'était pas question de mariage... puisqu'il avait déjà accepté le fait qu'il était fiancé depuis presque toujours à la fille Prince. Quant au reste... il ne parvenait à saisir de quoi il était question. « Le Seigneur des Ténèbres est très intéressé par toi. » répondit-il en prenant le bras de son fils, comme s'il craignait qu'il refuse d'avancer, et peut-être n'avait-il pas totalement tord, puisque si Hades avait entendu parler de lui par son père, il n'était pas particulièrement pressé de le rencontrer. « Moi ? » fut tout ce qui s'extirpa de ses lèvres, son timbre devenu fade, presque aussi blanc que ses cheveux. « Toi. Ton don. Et je te conseille de coopérer Hades, de ne pas me faire honte, tu as compris ? » Il ne répondit rien à cette question rhétorique. « Pourquoi vous lui avez dit ? » « Je n'ai rien dit, il l'a deviné. » Son cœur se mit à battre plus fort dans sa poitrine, tandis qu'ils pénétraient à l'intérieur d'un bâtiment perdu en pleine campagne. Il aurait aimé rebrousser chemin, mais comment repartir ? Il n'était pas encore en âge de transplaner, de plus, certains regards prononcés tombaient à présent sur sa fine silhouette qui se ramassa un peu plus sur elle-même, comme s'il cherchait à disparaître et à ne plus être qu'une ombre. On le menait à Voldemort et il aurait donné n'importe quoi pour être ailleurs... il mentirait pour être inutile. Il mentirait... à le pousser à s'introduire dans son esprit et à lui arracher des vérités qu'il ne voulait pas dire. Ce jour-là... le Seigneur Noir lui arracherait la dernière parcelle de liberté qui lui appartenait encore : sa malédiction.

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« Hades... » mais deux doigts se déposèrent sur les lèvres qui venaient de prononcer ce mot, tandis que le bleu de ses prunelles s'apposaient sur les siennes. Le temps de lui faire renoncer à toute idée de parler, il ne l'avait pas rejointe pour cela. Non, voir l'avenir pouvait être douloureux, torturer l'âme ambitieuse de celui qui désirait simplement se soustraire à tout ceci. Il avait presque cette envie douloureuse de disparaître dans un monde où il ne serait personne... les moldus ne le connaîtraient pas, ils n'auraient pas l'idée loufoque de croire qu'il pouvait voir l'avenir, ou bien qu'il était fou. Il ne serait personne... mais fuir était impossible, son avenir était déjà tout tracé, son mariage avec Alhena, ses études pour ensuite aller travailler au ministère, sa soumission aux désirs du Seigneur des Ténèbres de connaître ses visions, quelles qu'elles soient. Il avait tenté de combattre... mais il n'arrivait pas à ne penser à rien, c'était comme si son cerveau n'était pas fait pour pouvoir se fermer, et encore moins face au sien. Alors il avait abandonné, il fournissait les renseignements voulus, et il apercevait des monstruosités qu'il aurait préféré ignorer. Alors parfois, il se perdait entre les bras d'une fille quelconque, à des lèvres trop gourmandes, à des gémissements évadés... Lui qui n'aimait personne, l'insensible, le froid, le distant, qui brusquement devenait lave et passion. Il s'égarait à ces lèvres, laissait ses mains s'abandonner à chasser les vêtements de celle qui lui accorderait quelques secondes où il maîtriserait tout. Absolument tout. Et où il était libre. Chimère impensable.

De quoi détesterais-tu le plus qu'on te traite ?:  De fou.

L'aube ou le crépuscule ?: L'aube et sa froideur crépitant à l'horizon.

Un Moldu t'aborde en pleine rue en te lançant qu'il est persuadé que tu es un sorcier ou une sorcière. Que fais-tu ?: Je lui ris au nez en le traitant de fou. J'affirmerais même qu'il aurait sa place dans une salle d'asile, et s'il tente de me toucher, je le repousserais. S'il n'y avait pas toutes ces foutues règles, peut-être que j'oserais perturber un peu plus son âme... pour qu'il aille droit dans les bras d'une camisole.

Qu'est-ce que tu as le plus hâte d'apprendre à Poudlard ?: Les potions... et la divination, pour tenter de connaître mon "don" différemment et trouver un moyen de m'en débarrasser... sans succès.

Que préférais-tu?: Que les autres t'admirent et te félicitent.

Quel chemin te tente le plus?: L'étroite ruelle sombre, éclairée à la lanterne.

Sous quel nom préférerais-tu entrer dans l'histoire ?: Le Grand.

Un détraqueur a réussi à pénétrer dans l'école, comment réagis-tu ?: Je pousse un autre élève devant lui et je m'éloigne pour le laisser se débrouiller avec.

S'il te fallait faire un choix, préférerais-tu inventer une potion te garantissant: Le pouvoir.

Le noir ou le blanc?: Question piège... le noir, j'aime le noir venant contraster avec le blanc de ma peau, de mes cheveux. Le noir m'attire comme le papillon est attiré par la lumière.