Un bouquin à la main, je sors de la bibliothèque. Je ne pense pas qu'un jour ils pourraient prendre en compte les insomnies des élèves pour les laisser rester sur place. C'est terriblement frustrant de me dire que je reviendrai demain. Je parcours le château, mon coeur est en hâte, la rumeur d'une foire se déroulant à Pré-Au-Lard prend de plus en plus d'ampleur et franchement, j'ai vraiment besoin de sortir de l'enceinte du château. Même si je suis d'accord avec les avis du Dumbledore, rester loin de nos parents et amis durant tout l'été devient de plus en plus insupportable pour moi. Je m'attarde sur les couples qui se sont formés durant le début de l'été, j'en suis émue même si, en les voyant, je ne suis pas sur que ça aille plus loin que ce mois ci justement. Je m'empresse de continuer mon chemin et d'éviter de penser à tout ça, tenant mon livre tout contre moi. Depuis Ailis et l'échec de Priam, je me tiens littéralement éloigner de tout ce qui est sentiments ou d'attachement. La douleur est insupportable de perdre quelqu'un mais heureusement, il y a au moins une chose dont je peux me raccrocher : c'est ma relation avec Ella. Elle a été courte certes mais passionnelle. Je ne le crie pas sur tout les toits non plus mais je suis toujours contente de la voir et... Lorsqu'on parle du loup, "Ahaha.." je rigole intérieurement à chaque fois je fais référence à mon statut d'animagus, une chose que j'ai choisi notamment pour me protéger mais aussi pour ajouter à mon caractère quelque chose de plus subtile mais aussi un sentiment de liberté, inapprochable. Curieux pour une personne comme moi qui aime venir en aide à mon prochain cela dit, quelques heures de courses effrénées, d'oublie totale de soi... Ce n'est pas si mal... Et pourtant, C'est psychosomatique lorsque je pense à Ella. On s'est distancé toute les deux sans le vouloir, jusqu'à ce qu'on se soit plus adressée la parole même en étant dans la même maison. Je me suis retrouvée le bec dans l'eau. Je n'ai jamais su pourquoi notre relation s'est étiolée peu à peu, par mon indifférence et par sa subite dépression. Mon émotivité l'a toujours agacée mais elle me supportait toujours. Pourquoi plus maintenant ?

Lorsque j'arrive à sa hauteur, je me plante devant elle et lui sourit : « Quel bon vent t'amène par ici, Ella ?  La bibliothèque vient de fermer.» Je souffle, les yeux rieurs, sincèrement contente de tomber sur elle. Je regarde par les fenêtres, je prends une profonde inspiration : « J'ai hâte de pouvoir trouver aller à cette foire, et toi ?» J'aurai bien aimé lui demander si elle a déjà prévu d'y aller avec quelqu'un, ne sachant pas ce qu'elle va me répondre. D'autant que ça fait vraiment un bail qu'on ne s'est pas vraiment adressé la parole d'ailleurs, le soir du bal où j'avais remarqué son regard à rallonge lorsque je me contemplais dans le miroir. Mon coté maniaque ou parano surement.