Les rumeurs allaient bon train. J'avais entendu plusieurs personnes parler de mon fiancé ... Et je ne savais comment réagir.

Une semaine. Cela faisait une semaine jour pour jour que j'avais demandé à Priam un peu de temps pour réfléchir. Je pensais qu'il avait accepté mais il avait du prendre cela pour une rupture puisqu'il s'était trouvé une autre sang-pur. Enfin trouver est un grand mot mais je les avais vu. Il était clair qu'il y avait plus que de l'amitié entre eux. Que faire ? Cela faisait deux jours que je ruminais dans mon coin, que j'étais encore plus exécrable que d'ordinaire. J'en avais parlé à plusieurs personnes de confiance et il était clair que c'était au concerné que je devais parler.

Je lui avais donc envoyé un hibou ce matin, afin que l'on se rejoigne au lac à 15h. Je ne savais quoi lui dire et pour l'instant, j'étais encore furieuse de voir que mon fiancé (s'il l'était encore) avait des vues sur une traite à notre sang.

J'étais arrivée un peu plus tôt et je m'étais assise au bord de l'eau, lançant des cailloux en ricochets. Je n'étais pas très douée pour cela, mais ça me calmait un peu. Pourtant, quand je le vis arriver au loin, je sentis de nouveau la boule dans ma gorge. Je m'avançais alors vers lui, et d'une voix assez sèche, je lui demandais:

"Tu comptais me le dire quand que tu voulais te faire la salope de Potter ? J'ai été stupide, Priam, j'ai cru que tu me laissais le temps que je t'avais demandé alors qu'en fait, tu en avais une autre en vue."

Mes bras croisés sur ma poitrine, j'attendais une réaction de cet homme ... Je souffrais, et je comprenais enfin ce qu'était la douleur de perdre l'être aimé.

Cela faisait une semaine que j’avais eu cette discussion avec Absynthe sur le terrain de quidditch. Une semaine sans que l’on s’adresse la parole ou que l’on essaye d’interférer dans la vie de l’autre. Je souffrais de la situation c’était indéniable et j’essayais de continuer à vivre en pensant à autre chose. Depuis quelques temps je m’étais rapproché d’une jeune serdaigle répondant au nom de Nola Potter. Je ne me cachais nullement pour être proche d’elle puisque ma fiancée ne prenait aucune précaution pour me protéger alors pourquoi le ferais-je ? Je me doutais bien que cette relation ne lui plairait pas et que les commérages de cette école allaient forcément lui rapporter tout mes faits et gestes. C’est donc sans aucune surprise que je reçu un hibou me fixant rendez-vous à 15h au lac.
Je n’avais aucun besoin de précision quant à la raison de cette entrevue. Après avoir lu tranquillement une revue américaine sur le quidditch dans la salle commune, il était désormais l’heure de me rendre au rendez vous. Enfin j’étais même un peu à la bourre mais ça c’est un peu habituel chez moi ! Je marchais d’un pas calme, les mains dans les poches de mon jean délavé. La jolie brune était déjà là.
Je n’eus pas la possibilité de dire quoi que ce soit qu’elle commença directement à parler sur un ton énervé. Elle me demanda quand je comptais lui dire que j’avais des vue sur la jeune serdaigle et qu’elle avait été stupide de croire que j’allais lui laisser du temps alors que j’avais une autre fille en vue. Enfin dans d’autres termes bien plus crue mais c’est bien ce qu’elle avait dit. Je serrais déjà mes poings dans mes poches avant de la fixer dans les yeux avant de lui dire :
Si c’est pour me faire agresser je repars tout de suite ok ? Premièrement, je t’interdis de l’insulter de la sorte ! Deuxièmement je n’ai jamais dis ou fais quoi que ce soit qui aurait pu être pris pour une relation de couple avec elle !
Je repris ma respiration puis après un long soupir je repris mon explication :
Je ne nie pas le fait que nous sommes proche c’est certain ! Elle m’écoute et aime passer du temps avec moi, alors je dois avouer que c’est agréable de compter pour quelqu’un et avoir l’impression qu’on s’intéresse à moi !
J’avoue facilement que la jolie serdaigle me plait et que nous sommes proches et pourtant rien n’est simple dans ma vie ! Pour tout vous dire, j’aurais tellement aimé avoir une vie comme celle de mon père : amoureux et marié par la suite ! Je radoucis mon regard avant d’ajouter :
Je suis déçu que tu ai pu croire ces rumeurs plutôt que de me faire confiance Absynthe ! Mais d’un côté je suis content que tu montre un peu jalouse, ça montre que je compte tout de même un peu pour toi !
Ambivalente mes pensées ? Totalement, c’était mon gros problème du moment et j’avais l’impression que ça n’allait pas en s’améliorant !

Dire que j'étais hors de moi était un euphémisme. Il faut avouer que j'avais du beaucoup travailler sur moi-même. Dans un premier temps, j'avais du me poser une question: étais-je jalouse de Priam, ou d'Océane ? J'étais consciente que cette année, j'avais été intriguée par la serdaigle, au point de me demander si je n'avais pas des sentiments pour elle. Mais aujourd'hui, tout était bien plus clair. Je ne voulais pas voir de fille tourner autour de MON fiancé, et si je devais ruer dans les brancards pour qu'elle se dégage de lui, je le ferais. Je n'étais pas femme à me laisser piquer mon homme sous mes yeux.

Il réagit mal. Je ne peux lui en vouloir. C'est vrai que je n'y suis pas allée de main morte et que je ne compte pas me calmer. Du moins, c'est ce que je crois. Je ne supporte pas que l'on soit venu me demander si j'étais toujours avec Priam, ni de les avoir vu aussi proches, aussi tactiles ... Et le fait qui la défende fait monter en moi une sorte de rage contre cette bleue.

"Tu as raison, une salope se tape tout le monde. Elle, elle cherche juste à te prendre dans ses filets. Tu ne sembles pas te rendre compte que votre comportement l'un envers l'autre est ambigüe. Je n'ai rien fait de mon côté pour cela ! Cette semaine, j'ai respecté ce que tu m'avais demandé ... J'ai cru que ..."

Ma voix se brise tandis que je l'entends dire qu'elle, elle s'intéresse à lui.

"J'ai cru que l'on pourrait s'aimer ... J'ai été stupide."

Je ne peux retenir des larmes de rouler sur mes joues. Je ne peux me cacher, si ce n'est en me retournant. Je l'entends alors me dire qu'il est heureux que je sois jalouse. Mais là, je ne peux rien lui dire. Je me montre faible pour la toute première fois, et je me rends compte que je risque de le perdre.

"Tu l'aimes ?"

Soufflai-je douloureusement. J'avais tellement peur de sa réponse ...