Londres, 15 novembre 1950
Elle pousse de toutes ses forces pour que cet être sorte d'elle.  Elle a beau mettre tous les efforts possibles, elle a l'impression qu ce n'est pas assez.  Ce n'est jamais assez en fait.  La douleur l'attaque du bas du corps jusqu'à la poitrine et bientôt, cette douleur ira jusqu'au bout de ses doigts.  Elle crit de douleur, elle pleure même, mais elle espère que cet enfant saura lui apporter le bonheur qu'elle a tant cherché.  « Il est là! »  Elle prend appui sur ses coudes et regarde entre ses jambes pour apercevoir une petite tête brune la regarder directement dans les yeux.  Un mince sourire aux lèvres, elle reconnait tout de suite de qui il tient cette avancée, car franchement, ouvrir les yeux dès la naissance, c'est un phénomène plutôt rare.  Elle se recouche d'un coup dans le lit et dit dans un souffle:  « Bienvenue dans ce pauvre monde Arieh Pinchas Lestrange. »  Aussitôt la tête posée contre l'oreiller, elle sent la douleur recommencer de plus bel.  « Docteur!  Pourquoi la douleur recommence-t-elle?! »  Le docteur regarde à l'intérieur, ce qui gêne la mère au plus haut point.  Comment ose-t-il regarder à l'intérieur d'une Lestrange comme s'il regardait à l'intérieur d'une loupe?  « Il y en a un deuxième! »  La mère soupire bruyamment et se remet à pousser.  « Celui-là, c'est un coriace... »  Malgré la douleur, elle a un énorme sourire aux lèvres alors qu'elle utilise les dernières forces qu'il lui reste aujourd'hui.  « À vrai dire, mademoiselle Lestrange, c'est elle.  Elle est coriace. »

Londres, 25 février 1969
Pinchas et sa soeur reviennent à Londres pour l'anniversaire de leur mère.  Première fois depuis des lustres, depuis qu'ils ont débutés leurs études à Poudlard.  Bien sûr, leur mère passait les voir aussi souvent que possible pour leur donner des vêtements fraîchement brodés, des potions ou tout ce qui pourrait bien leur être nécessaire.  Ses enfants étaient sa fierté, sa grande fierté même.  Un était excellent en sport, l'autre excellait en médecine.  Ils avaient tous les deux un brillant avenir.  « Bienvenue à la maison les gamins! »  Un énorme sourire aux lèvres, elle accueille ses enfants d'une façon qu'elle ne l'avait jamais fait.  « Pourquoi es-tu aussi heureuse de nous voir?  C'est rare. »  Pinchas a la puce à l'oreille.  Sa mère n'est pas un monstre, mais elle n'a jamais autant débordée de joie qu'en ce moment.  Elle se promène entre les pièces en fredonnant un air qui lui est inconnu, mais Pinchas n'est pas stupide, il sent qu'un truc se passe.  « N'ai-je pas le droit d'être heureuse de voir mes seuls enfants? »  Elle passe une main dans les cheveux de Pinchas et les ébouriffe.  Il lève un sourcil vers sa soeur qui hausse les épaules en ricanant.  « Mais qu'y a-t-il de si drôle ma chère? »  Elle déglutit aussitôt et marmonne quelque chose que personne ne comprend.  Pinchas retrouve son sourire joueur et donne un léger coup de pied à sa soeur.  « Parle plus fort soeurette, on comprend rien. »  Sa jumelle se remet à rire devant l'air interrogé de sa mère.  « Elle est enceinte Pinchas, c'est pour ça qu'elle est aussi heureuse, mais ce qui est drôle... c'est de savoir qui est le père. »  Pinchas hausse un sourcil et sa mère devient toute blanche, complètement désarmée.  « Ta soeur a raison mon fils.  Je suis enceinte, mais tu ne sauras pas qui est le père de l'enfant tant que celui-ci ne verra pas le jour. »  Il soupire.  Peu importe ce qu'il pourrait bien dire, sa mère pourrait lui lancer un sort pour qu'il oublie ce qu'il a entendu.  Et merde.  Les Lestrange vont à nouveau s'agrandir, comme si ce n'était pas assez.

De quoi détesterais-tu le plus qu'on te traite ?:  Peu importe l'insulte, je m'en fiche.  En tant que sang pur, on m'a vite apprit à passer outre les insultes.  Ma mère me rappelait toujours que ce sont les jaloux qui détestent le plus les autres.  Les sangs purs valent mieux que les insultes, ce sont les actions qui blessent et pas que des petites paroles dites sur un coup de tête.

L'aube ou le crépuscule ?: Le crépuscule a quelqu'un de... fascinant.  C'est ce genre de choses qui me donne l'occasion de réfléchir à plusieurs choses.  Le crépuscule, c'est l'annonce de la vengeance, des plans tordus, mais surtout, des moments de dingues avec des potes pour foutre la trouille aux autres étudiants.

Un Moldu t'aborde en pleine rue en te lançant qu'il est persuadé que tu es un sorcier ou une sorcière. Que fais-tu ?: Je me fiche de lui.  Il peut bien dire ce qu'il veut, je n'ai pas de temps à perdre avec un simple Moldu trop curieux sur notre monde.  Je l'ignore totalement et continue ma route.

Qu'est-ce que tu as le plus hâte d'apprendre à Poudlard ?: J'ai déjà apprit énormément de trucs, mais je dois avouer que les bêtes magiques, elles sont énormes.  J'aimerais apprendre à contrôler les plus grandes créatures qui existent afin de les utiliser de la façon que je le veux.

Que préférais-tu?: Que les autres me craignent, on croit à tort que parce que je suis un Lestrange que je suis complètement fou, mais ils n'ont pas idée à quel point je suis lucide.  Contrairement à ma descendance, je compte bien prouver que les Lestrange ne sont pas que des maniaques assoiffés de sang, mais bien des sangs pur pouvant mener à bien les attaques les mieux pensées.

Quel chemin te tente le plus?: Le petit sentier tortueux jonché de feuilles mortes qui s'enfonce à travers les bois, ça m'a l'air d'être le genre d'endroit parfait pour pratiquer le genre de magie que Poudlard souhaite bannir de ses murs.

Sous quel nom préférerais-tu entrer dans l'histoire ?: L'Intrépide, sans aucuns doutes.  Ai-je besoin de spécifier pourquoi?

Un détraqueur a réussi à pénétrer dans l'école, comment réagis-tu ?: J'essaie de le trouver, de le suivre, de le regarder.  Pas pour le tuer ou quoi que ce soit.  Je veux seulement pouvoir le voir de proche.  Nous avons tellement entendus parler de ces trucs qu'en voir un serait tout simplement énorme et fascinant.

S'il te fallait faire un choix, préférerais-tu inventer une potion te garantissant: La gloire... ou le pouvoir.  Je dois avouer que j'hésite entre les deux puisqu'ils se ressemblent énormément.  Si j'aurais la gloire, j'aurais du pouvoir, peu importe quelle sorte de pouvoir ce serait.  Et si j'aurais du pouvoir, j'aurais de la gloire.  Je ne peux pas vraiment trancher entre ces deux, pardonnez-moi.

Le noir ou le blanc?: Le noir, sans hésiter.  C'est une couleur profonde, magnifique et qui va bien avec à peu près n'importe quoi.  C'est à la fois une couleur qui apporte admiration et soumission.